les effets secondaires de certains traitements. Enfin, la sensibilisation du corps médical est un enjeu clé. Dès les études, le personnel doit être formé à inclure ces spécificités dans son apprentissage, mais aussi à interpréter et à reconnaitre les symptômes alarmants chez les patientes. Concernant le grand public, il est important d apprendre aux femmes à s écouter davantage et à ne pas minimiser les signaux émis par leur corps. Pour que chacun soit capable d identifier les signaux avant-coureurs, les actions de pré- vention et de sensibilisation sont à développer. Certaines idées reçues sont encore largement ancrées dans les mentalités : les femmes seraient plus sensibles et fragiles, certaines douleurs seraient normales, etc. Un public plus averti pourrait être le moyen d inverser la tendance.
MALADIES CARDIO-VASCULAIRES : LES FEMMES DE PLUS EN PLUS VULNÉRABLES Première cause de mortalité chez les femmes, les maladies cardio-vasculaires restent largement sous-diagnostiquées. Considérées à tort comme des maladies masculines, elles sont prises en
charge plus tardivement que chez les hommes. « Le corps médical connait mal le risque réel chez les femmes et les incite moins à passer des tests de dépistage », explique le Dr Catherine Monpere, co-présidente de la Commission
Cœur de femme au sein de la Fédération Française de Cardiologie. Pourtant, la modification du style de vie des femmes (tabac, sédentarité, stress, prise de contraceptifs ) les rend plus vulnérables. Et ces inégalités perdurent lors de la survenue de l accident cardiaque : en cas d arrêt cardiaque, les gestes d urgence sont plus tardifs, les personnes ne sachant pas ou n osant pas réaliser de massage cardiaque sur une poitrine féminine. En cas d infarctus, on constate un retard d une à deux heures dans la prise en charge des patientes. « Chaque étape du parcours de soin occasionne des pertes de chances supplémentaires alors que les symptômes sont le plus souvent les mêmes pour les deux sexes ». Enfin, les femmes ayant fait un infarctus sont moins souvent adressées en réadaptation. Constituant un accompagnement clé dans leur quotidien après la maladie (arrêt du tabac, programme de remise en forme, diététique ), c est pourtant une étape importante pour éviter les récidives. Pour les aider à adopter les bons gestes, la Fédération Française de Cardiologie mène de nombreuses actions auprès du grand public. « Nous mettons l accent sur la prévention et l information, car il faut inciter les femmes à prendre soin d elles et à ne pas retarder leur prise en charge ! » Au programme, des brochures pédagogiques pour rester en forme, des conseils pour reconnaitre les symptômes alarmants, ou encore des activités sportives adaptées au sein des clubs Cœur & Santé.
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Sources : Fédération Française de Cardiologie ; Haut conseil à l égalité entre les femmes et les hommes ; EndoFrance Inserm ; OMS
Les femmes, en particulier celles âgées de 15 à 24 ans,
représentent la majorité des personnes vivant avec le VIH
Les femmes représentent 70 % des travailleurs pauvres. Nombre d entre elles renoncent
ainsi à recevoir des soins, faute de moyens.
Au niveau de l espérance de vie en bonne santé,
l écart se réduit nettement entre hommes et femmes. Elle passe à 64,5 ans
pour les femmes et à 63,4 pour les hommes
en France (Insee, décembre 2018).
- Mars 2022 - 11